NOTE de LECTURE
Au bonheur des fautes Confessions d’une dompteuse de mots
Muriel GILBERT La Librairie Vuibert – janvier 2017 *
« L’orthographe, c’est comme la propreté, une question de respect de l’autre » Éric-Emmanuel SCHMITT
Correctrice au journal Le Monde, Muriel GILBERT nous invite à la suivre dans son « exploration de la langue française, ses joies, ses blagues et ses perversités ». Elle, qui rêvait d’être fée ou à défaut boulangère avec un camion qui klaxonne, évoque son parcours, avec ses détours, son enfance dans un village rural, sa scolarité dans une « classe Freinet », l’imprimerie et le journal scolaire, l’affichage des règles d’orthographe et des conjugaisons, le Bibliobus qui alimentait sa « gloutonnerie » de lecture.
Au fil des vingt chapitres de son ouvrage, l’auteure passe en revue avec humour et finesse les difficultés de la langue, ses évolutions, les interrogations et les hésitations constantes des correcteurs (et trices, Muriel GILBERT y tient). On apprend beaucoup sur leurs outils, leurs bêtes noires, leurs trucs mnémotechniques, leur technique pour, tels des « chiens truffiers », traquer la coquille, la faute, la virgule ou le trait d’union oubliés, l’accord erroné. Avec ce livre, léger et sérieux à la fois, vous deviendrez incollables sur le pluriel des adjectifs de couleur, l’accentuation des capitales, vous connaîtrez tout sur les subtilités de l’accord du participe passé, toutes choses qui font le sel du métier de dompteuse de mots. Les exemples, comme les citations, sont souvent drôles voire truculents.
Au total, Au bonheur des fautes est un ouvrage vivant et tonique, très riche, écrit avec des bonheurs d’expression et qui se lit d’une traite. Pour notre plaisir, elle a bien fait de renoncer à ses ambitions « boulangéro-camionnesques ».
Sachons toutefois rester indulgents car les correcteurs (et trices) du Monde, aussi sont parfois faillibles.
*L’ouvrage est maintenant en collection de poche, comme d’autres de la même auteure (ou autrice).
Texte transmis par Lucien BEATRIX
