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Histoire de l'Académie de Villefranche et du Beaujolais

L’Académie de Villefranche et du Beaujolais a connu trois grandes périodes dans son histoire.

PREMIÈRE PÉRIODE

  • La genèse (1677-1695) :
    C’est vers 1677 qu’Alexandre Bessie du Peloux, avocat et jurisconsulte à Villefranche , constitua un groupe d’amis et organisa régulièrement des réunions chez lui afin d’échanger sur les arts et la littérature. C’est le 25 août 1680, jour de la Saint Louis, que se tint la première réunion officielle constituant l’Académie de Villefranche.
  • L’Académie Royale (1695-1793) :
    Après la mort de Mademoiselle de Montpensier, Dame du Beaujolais, le duc Philippe Orléans, frère de Louis XIV et héritier par testament de la seigneurie, obtint du roi pour la société le statut d’ « Académie Royale », par lettres patentes de décembre 1695, qui l’en déclarèrent officiellement le protecteur.
    Après plusieurs années très actives, l’Académie connue des périodes plus calmes et compta 5 secrétaires perpétuels successifs jusqu’au 8 août 1793, où elle fut dissoute avec toutes autres Académies par la Convention Nationale.

 

SECONDE PÉRIODE

  • La Société des Sciences et des Arts du Beaujolais (1899-1929) :
    Après une éclipse de plus de cent ans et à l’aube du XXème siècle, un article de presse annonçait le 13 décembre 1899 la renaissance de l’Académie de Villefranche sous le nom de « Société des sciences et des arts du Beaujolais ». Le 21 décembre 1899, une assemblée générale donnait effectivement naissance à cette nouvelle société sous la présidence du Dr. Abel Besançon, futur Maire de Villefranche. Ce fut le début d’une prise de conscience d’un ensemble d’illustres personnages, qu’en Beaujolais, une richesse patrimoniale très importante devait être découverte, valorisée et préservée pour les générations et les temps futurs. Villefranche n’était alors plus que le seul centre d’intérêt des académiciens. Les académiciens de l’époque entreprirent de nombreux travaux de recherche et de valorisation du patrimoine comme le démontre les bulletins de la société des Sciences et des Arts du Beaujolais publiés entre 1900 et 1914. Les auteurs des travaux présents dans ces bulletins furent : Eugène Méhu, Joseph Balloffet, Auguste-Joseph Bernard, Victor Vermorel, Claudius Savoye, …
    La guerre de 1914-1918 interrompit pour un temps les travaux, et la retraite d’Abel Besançon à Lyon après sa déroute électorale des municipales de mai 1925 mit la Société en somnolence. Pour la relancer, on élut en 1927 Victor Vermorel pour Président, mais sa mort inopinée à Paris d’une crise d’appendicite, le 23 octobre, remit tout en cause. Louis de Longevialle (grand-père du président actuel) lui succéda en décembre et redressa la situation : l’Académie renaissait.
  • La Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Beaujolais (1930-1956) :
    En 1930 fut créée la section des « belles-lettres » en plus des deux précédentes, celle des sciences et celle des arts. Philippe Burnot, artiste talentueux, allait donner un nouveau visage à l’image de la société. Justin Godart succédait à Louis de Longevialle décédé en 1936. La seconde guerre mondiale allait perturber les travaux de la société. Ils purent se poursuivre jusqu’en 1942 par la volonté du président Justin Godart en dépit même, à partir de 1940, de ses autres activités dans la Résistance (Il fut le créateur du  » Patriote Beaujolais « ). Après la Libération, Justin Godart n’eut pas le temps de reprendre sa présidence du fait des ses fonctions politiques comme Maire de Lyon.

TROISIÈME PÉRIODE

  • L’Académie de Villefranche (1956 à nos jours) :
  • Après quelques années de sommeil, Jean Guillermet (Almanach du Beaujolais, Beaujolais, Mon Pays, …) décidait de faire renaître la société sous son ancien nom : « Académie de Villefranche ». Il mit en place un nouveau bureau sous la présidence de Louis Boniface. A la disparition de ce dernier en 1964, Robert Pinet prit la présidence et fit de l’Académie une société ouverte vers l’extérieur par l’organisation de conférences et de journées portes ouvertes au public. Elle mit en place de nombreuses publications via les « Chroniques du Pays Beaujolais » qui remplacèrent les « Bulletins de la société des sciences et des arts du Beaujolais ».
    Le 19 juillet 1995, le Journal Officiel de la République Française publiait la déclaration officielle de la  » Conférence nationale des Académies des sciences, lettres et arts « , qui groupait, sous l’égide de l’Institut de France, les plus anciennes et principales Académies de province : l’Académie de Villefranche-en-Beaujolais avait eu l’honneur insigne d’ être admise au sein de cette Union dès sa formation ; elle compte aujourd’hui trente et une Sociétés. Le 16 mars suivant l’année de cette promotion, Robert Pinet passait ses pouvoirs au nouveau Président, Louis de Longevialle, petit-fils de son homonyme de 1927. Robert Pinet décédait le 4 janvier 1997. Depuis lors, la notoriété de l’Académie de Villefranche n’a cessé de s’accroître ; aussi le 17 mars 2006, la société prenait-elle le nom d’ « Académie de Villefranche et du Beaujolais  » , marque de son retour au rang indiscuté d’Académie régionale. En début 2011, Louis de Longevialle, « l’âge étant venu », et après 15 ans au service de l’Académie, laissait sa place de Président à Gérard Bacot qui, selon sa volonté, ne gardera cette présidence que deux années 2011-2013. Daniel Tremblay, lui succède, mais pour des raisons personnelles ne garde la présidence qu’ une seule année 2013-2014. Michel Rougier prend sa suite, accomplira deux mandats de trois ans ,conformément aux règles statutaires de 2014 à 2020 ; il décède en novembre 2020. De 2020 à 2021, Pierre Prunet assure l’intérim jusqu’à son élection en 2021.

Bibliographie : Cet article s’inspire de l’article de Mathieu Méras intitulé « L’Académie de Villefranche à travers les siècles » et publié dans les actes des journées d’études 1995 de l’Union des Sociétés Historiques du Rhône. M. Troncy, bibliothécaire de l’Académie, a également apporté sa précieuse contribution pour finaliser cet article. Pour une information plus complète, on pourra se reporter à la dernière publication de Daniel Rosetta « l’Académie de Villefranche sous l’Ancien Régime : 1677-1793 » aux Éditions du Poutan